Parmi les peuples de l'Antiquité, aucun n'a manifesté autant d’intérêt pour les mystères de l'Ouest que le peuple des anciens Bretons. Pourtant, à la différence d’autres riverains du désert, ils n’étaient nullement indifférent aux plaisirs de la vie terrestre. Précisément parce qu’ils étaient attachés à la vie terrestre, les anciens Bretons la considéraient, et ici intervint le renversement dialectique dont ils étaient coutumiers, comme une introduction à la vie posthume – de la fausse étymologie latine post, « après », et humus, « terre ». « La vie terrestre, disaient-ils, est un tissu conjonctif d’aléas par rapport à l'aplat monotone et infini de la vie dans le désert. » Ils décidèrent donc de mettre à flot leurs barques et cap à l’Ouest, où ils découvrirent un autre monde, aux vastes espaces, aux perspectives immenses et grandioses, un continent permanent et durable qu’ils entreprirent de coloniser.